Thématique annuelle : « Raison d’être et pratiques de gestion »

Raison d’être et pratiques de gestion
Qui, dans sa vie professionnelle n’a pas eu à réfléchir sur la problématique « administration des choses » ou « gouvernement des personnes » ?
 La réponse peut être manichéenne, en choisissant une voie exclusive de l’autre.
« L’administration des choses » fait de l’acteur un agent sans histoire ni passion et le réduit, au mieux, à un simple objet de calcul économique.
« Le gouvernement des personnes » rompt avec cette logique instrumentale et positiviste du management.
Plusieurs conséquences découlent du choix. 
Nous constatons tout d’abord que si les activités relevant de la « bonne administration des choses » ont atteint un degré élevé de sophistication dans les écoles de gestion, les universités et les entreprises, les enseignements ayant trait au « gouvernement des personnes» sont loin d’être avancés, d’être légitimés à hauteur de leurs mérites, d’avoir obtenu une place compatible avec des objectifs de saine gestion.
Par ailleurs, et par expérience, nous observons que le paradigme dominant « l’administration des choses », renvoie, d’un point de vue économique, à la question de la concentration d’avantages concurrentiels durables.
D’un point de vue épistémologique, ce paradigme dominant nous invite à adopter une approche fonctionnaliste versus approche interprétative.
La première approche permet de répondre à la question du Pourquoi (quelle est la cause) les gens font ce qu’ils font comme ils le font, pour satisfaire quels besoins, quelles attentes singulières.
La deuxième approche permet de répondre à la question du Pour Quoi ? l
Les gens font ce qu’ils font comme ils le font, pour quelle finalité, quel sens, quelle signification ?
Cette problématique n’est pas nouvelle.
Comme cela est souvent rappelé dans la littérature managériale, Henri Ford a été de ceux qui ont valorisé la bonne administration des choses, pour maximiser les profits dans un contexte de compétitivité.
Plus proche de nous, des capitaines d’industrie ont, dans un contexte de responsabilité sociale, adopté une approche humaniste, attaché à un idéal de progrès et de respect de la dignité humaine.
Ainsi en est-il de la démarche du PDG de Michelin, Jean Dominique Senard, qui a préparé, avec Nicole Notat, un rapport destiné à la commission du Sénat, pour « proposer de demander aux entreprises de rédiger une raison d’être à côté de leur objet social ».
Les 16émes journées d’Humanisme et Gestion seront l’occasion d’une réflexion et d’un débat entre chercheurs et praticiens autour de la problématique identifiée ci-dessus et plus précisément sur les questions suivantes, non exhaustives :
– En quoi la question de la « raison d’être » est-elle consubstantielle à la « recherche du sens ».
– Quel contenu conviendrait-il de donner à un projet « raison d’être »
– Quels sont les signes de perte de sens ?
– Quelles conditions permettraient aux acteurs de rebondir ?
– Quels sont les outils de création de sens dans une entreprise ?
– En quoi les dispositifs des textes portant RSE favorisent-ils le débat sur les raisons d’être de (dans) l’entreprise ?
Des communications académiques sur ces sujets et, surtout, des témoignages d’expériences de terrain, d’entreprises ayant mis en place des démarches inspirées de la « raison d’être » sont les bienvenus.

Appel à communication